Europe de l'Est (Original comme titre!)



 Après de longues heures de transport, encore une fois accompagnées de paysages super jolis, on arrive à Mostar, en Bosnie Herzegovine. Voyager en Europe, ca donne pas vraiment de choc culturel, tout est tellement moderne et urbain, capitaliste et encadré que, à part pour les différences de langues, des paysages et de l'architecture, c'est pas très différent de Montréal. Pas comme aller en Amérique du Sud, ou en Asie, par exemple. Cependant, l'Europe de l'Est fait exception. On voit rapidement la différence avec la maison..! Il n'y a pas si longtemps, plusieurs de ces pays étaient encore fermés sur le monde, et d'autres, comme la Bosnie, ont dû essuyer des guerres il n'y a même pas 20 ans.


Mostar

Notre auberge (Miran) à Mostar était presque comme une maison d'acceuil, la famille complète du propriétaire vivant avec les voyageurs. C'est définitivement un des auberges les plus chaleureux où j'ai dormi..! Le propriétaire même de l'auberge nous a attendu à la station de train, nous a offert boisson et nourriture, proposé des tours et nous a accompagné pour dîner. Très sympathique! 

Comme on ne faisait que passer, on ne pouvait pas profiter des tours dans les environs de la ville, mais on a au moins pu prendre leur ''War tour'', qui va s'avérer à être un des meilleurs tours du voyage. La guerre de Bosnie, les opposant aux Serbes et aux Croates, pour des raisons d'indépendance, de territoire et de religion, s'est terminée au début des années 90. Tout est donc encore très près.. Surtout que Mostar a été une des villes où les batailles étaient les plus féroces, le front s'étant stationné au beau milieu de la ville. Une rive de la rivière contre l'autre.. Des bagarres surgissent encore entre les deux rives, mais selon notre guide, qui avait environ 13 ans pendant la guerre, les tensions vont en diminuant, et la seule solution est d'oublier le passé et de faire comme lui, regarder la personne avant sa religion et ce qu'on fait ses ancêtres. 

Le tour était très touchant, très personnel. Il nous racontait où il courait sous les snipers pour aller chercher de l'eau, où a famille restait, dans les sous-sols, pendants des mois, où certains membres de sa famille ont été blessés, ou tués.. tout en expliquant le contexte de cette guerre encore toute jeune. On a donc visité avec lui des bâtiments encore abîmés par les balles, remplis de douilles de AK47, certains complètement détruits et d'autres encore munis de sacs de sables où étaient déposés les mitrailleuses. C'est un tour que je recommanderais à tout le monde, qui donne un tout autre aperçu, beaucoup plus exact d'un pays que de rester dans les centres touristiques.


Le tour finissait dans le centre historique de la ville. Longtemps sous le contrôle Ottoman, une majorité de la population est musulmane, expliquant les innombrables minarets dans la ville, d'où sortent des chants en arabe plusieurs fois par jour... ca, c'est assez dépaysant. La ville aussi est comme une petite Turquie, avec plein de marchés de châles, de tapis turcs, d'objets en cuivre.. et de surplus de l'armée. La vieille ville, rénovée en entier après la guerre, est superbe. Le pont, aujourd'hui symbole de l'unité du pays, avait été détruit pendant la guerre par les Croates, mais a été reconstruit et est l'endroit le plus touristique de la ville. Bref, pour une petite ville de Bosnie, ca fait beaucoup de choses à dire, et y'en aurait encore beaucoup..!

Sarajevo

Gros changement avec Mostar, surtout qu'en sortant de la gare, la première chose qu'on peut voir, c'est un gratte ciel hyper moderne. Sarajevo a par contre la même histoire de conquêtes ottomanes et de guerre. Pendant plus de 2 ans, durant cette guerre, elle a été privée de ressources alimentaires, seuls quelques parachutes envoyés par l'ONU et quelques convois armés réussissaient à arriver dans les marchés. Et se rendre à ces marchés était en soi une tâche potentiellement mortelle. Des bombes ont souvent été envoyées volontairement dans les lignes de femmes et d'enfants attendant pour du pain. Un gros musée, établi dans des tunnels sous la ville et l'aéroport, là où une majeure partie des résidents se cachaient pendant la guerre, raconte tout ce qu'il y a à savoir sur la situation de la ville pendant ces quelques années.



Malheureusement, les jours où on y était on été très pluvieux, ce qui a restreint pas mal nos visites. Donc, à part un musée sur l'histoire du pays, plus  particulièrement de la guerre, et un petit tour dans le centre historique, qui était autrefois un très grand marché, à mi-chemin entre l'Europe occidentale et la Turquie, on a pas visité grand chose! Faut dire que de s'effouarer et écouter un film dans l'auberge, veiller autour d'une bière avec une sympathique Australienne et manger de la poutine, avec de la vraie sauce de chez Valentine, gracieuseté de la mère à Marc, c'est aussi pas mal le fun.

Belgrade

La capitale Serbe, où tout est écrit en cyrillique (alphabet russe), inutile de dire que de retrouver les rues, même avec une carte détaillée, c'est pas facile! Je dois dire par contre que j'ai eu un énorme coup de coeur pour cette ville. L'architecture est magnifique, et, contrairement aux dernières villes qu'on a visitées, il n'y a pas seulement un petit centre historique concentré, avec plein de bâtiments modernes autour. C'est plutôt une géante ville de bâtiments historiques, parfois mêlés avec des nouvelles constructions. La ville est extrêmement animée, de jour comme de nuit, ce n'est pas pour rien qu'elle est considérée comme une des villes avec le meilleur nightlife au monde.

 Cathédrales, églises, parcs, musées militaires, musée de Tesla, où on peut essayer ses machines et comprendre son génie, forteresse, musées d'art, jardins, rues piétonnes, bars, clubs... etc.! Y'en a pour vraiment tous les goûts, et tous les âges. En soirée, on est allés profiter de la réputation de la ville. Déjà, en commencant, on a été bienvenus par un gros camion où il suffisait d'appuyer sur un bouton pour recevoir un Coca-cola gratuitement, déclancheant en même temps un appareil photo. Peut-être vais-je me retrouver sur un publicité Serbe, j'ai fait une belle grimace en appuyant..!

  Les amuseurs publics occupent la principale rue piétonne et la musique résonne partout, les bars sont remplis et l'ambiance donne à elle seule le goût de rester plus longtemps. On a passé une bonne partie de la soirée dans un petit bar où était diffusé la finale de Soccer, entre Bayern et Chelsea, qui s'est finie en tirs de barrage. J'ai rarement été aussi excité à la vue d'un match de soccer..!


Budapest

Une autre ville reconnue pour ses party et sa très bonne ambiance, mais aussi pour sa beauté hors du commun. On retouvait là, en plus, nos amis d'Alberta, de qui on s'était séparer quelques jours plus tôt à Dubrovnik. Dès mon arrivée, je suis sous le charme des grandes rues aux bâtiments centenaires, à perte de vue. On finira par profiter en soirée de la sortie prévue par l'auberge, qui en fait à tous les soirs, pour se retrouver dans une cour intérieure transformée en bar de voyageurs, avec un club dans une cave creusée à même le roc où tous les voyageurs sont invités à partager leurs talents. Marc va faire un petit morceau de guitare, d'autres chantent, etc.

Grosse journée le lendemain, qui commence par contre par l'activité la plus relaxe qu'on pourrait faire : aller aux bains thermaux. Budapest a aussi été sous le règne des turcs il y a plusieurs centaines d'années, elle en garde encore plusieurs influences, comme ces bains, et leur bon café. Les bains sont partout dans la ville, mais le complexe le plus connu, où on est allé, est dans un grand bâtiment classique. Les bains et saunas sont soit dehors, soit en dedans, très froids ou très chauds, des masseurs-ses sont sur place et tout est fait de manière à être le plus confortable possible. Faut dire qu'après la soirée qu'on avait eue, ca fait du bien!


Juste après, gros choc, direction les caves (pas de photos disponibles, je vais tenter de contacter une amie qui avait une camera dans les caves!). La ville est construite sur des grandes cavernes naturelles, et la plus longue d'Hongrie est à quelques minutes seulement d'autobus. On s'est donc joint à un guide, avec plusieurs autres jeunes, pour s'aventurer dans les cavernes. C'n'est pas le genre de caverne où on est impressionnés par les grandes salles et les rivières intérieures, loin de là. C'est du rampage entre des blocs, des petits trous dans lesquels on ne pensait même pas passer, des corridors de plusieurs mètres de long où même notre casque se coince entre les rochers trop étroits... bref, claustrophobes s'abstenir. On arrive ensuite dans des petites salles, certaines ayant même servi d'abri pendant la Deuxième guerre. Notre guide, qui a fait la descente près de 4000 fois, explore la cave depuis qu'il est enfant, et a déjà, malgré son jeune âge, leadé des expéditions partout dans le monde. Ca, au moins, c'est rassurant!

En soirée, il faut aller reconduire Megan à la station de train, dur retour pour elle à la maison après 3 mois de voyage, je m'imagine déjà revenir...! Elle nous laisse  avec ses deux autres amis, et on commence la soirée dans un maison de thé style Alice au pays des merveilles, où on doit grimper, passer  dans de vieilles penderies, pour aller de salle en salle. Ensuite, le 3e meilleur bar au monde, selon je ne sais plus trop quel guide, un genre de ramassi de meubles usagés, des tables dans des bains, dans des voitures sciées en deux, avec des salles privées, un peu comme au St-Sulpice... drôle d'endroit!


Après tout ca, j'devais bien au moins voir le centre historique, ce que je fais le lendemain. La ville est aussi bourrée d'histoire, de statues, d'églises et la meilleure vue est définitivement à partir du bord du Danube. Un pont aux airs du pont de Brooklyn traverse le fleuve, avec une vue prenante sur le parlement de Hongrie, bâtiment qui a été beaucoup inspirée de l'abbaye de Westminster. C'est jusqu'à date le plus beau bâtiment que j'ai pu voir dans ma vie, j'aurais adoré pouvoir le visiter. C'est un des plus gros parlements au monde, rempli de détails et d'une couleur qui, au Soleil, change selon les heures de la journée. À vous de vous faire une idée sur le bâtiment. Je finis mon tour en haut de la colline sur l'autre rive, près de la cathédrale St. Matthias, qui est aussi un chef d'oeuvre architectural. 




Bratislava

Je ne m'attendais pas grand chose de cette petite ville, capitale de la Slovaquie, qui a été détruite en grande partie par les russes pendant leur occupation, mais j'ai adoré le temps que j'y ai passé. Un peu comme en Bosnie, le passé de ce pays est assez sombre, mais beaucoup plus au plan idéologique, puisque très peu de sang y a coulé. La ville était au centre des conflits depuis la Deuxième guerre, hésitant entre l'indépendance ou faire partie de la Tchécoslovaquie, tout en ayant aucun pouvoir, n'étant pas assez nombreux. Oscillant d'un camp à l'autre, ils finiront par être indépendants et en très bonne forme, la Slovaquie étant présentement un des pays d'Europe avec la plus grande croissance économique, malgré la crise. Fait intéressant: la fameuse révolution de velours, qu'on attribue à Prague, a en fait commencé à Bratislava.

Comme j'ai écris un peu plus haut, une grande partie du centre historique a été détruit il y a quelques dizaines d'années. Les russes n'avaient besoin que d'une grande capitale pour la Tchécoslovaquie, et ont choisi Prague, transformant Bratislava en ville industrielle. Ce qui reste est par contre suffisant pour apprécier la visite, et comprendre à quel point la ville devait être magnifique avant sa destruction. Un de ses bâtiments les plus connus est assez à l'écart, et vaut la visite, l'église bleue, ou le gros gâteau, ou l'église des Schtroumpfs, selon  certains, est une pièce unique d'architecture qui donne le feeling d'arriver à Disneyland, juste à côté d'un gros bloc de béton gris communiste.

La ville a une très bonne cuisine, très grasse et riche, ainsi qu'une bonne bière locale. Ce sont de féroces compétiteurs au hockey, et comme les Stastny y sont originaires, tout le monde là-bas connait Québec, et sont toujours extrêmement fiers quand ils battent le Canada au hockey. Je fini la soirée dans un restaurant de nourriture traditionnelle, puis dans un bar appelé le KGB, avec statues de Staline et drapeaux de l'URSS (spécial pour un pays autrefois en occupation..!), pour m'en aller le lendemain à Vienne, où je vais rencontrer ma mère et traverser l'Autriche en voiture avec elle.


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